« C’est facile d’écrire joliment des épigrammes, mais écrire un livre, voilà ce qui est difficile. » Lorsqu’il fait paraître à Rome son premier recueil d’épigrammes variées, aux alentours de 85 ap. J.-C., M. Valerius Martialis a dépassé la quarantaine. À sa mort, vingt ans plus tard, ce natif de Bilbilis, en Espagne, est devenu le plus grand épigrammatiste latin, connu jusqu’aux confins de l’empire grâce à ses best-sellers. Comment, après s’être amusé dans sa jeunesse à de petits poèmes de circonstance, s’est-il imposé, avec douze livres publiés chaque année à l’occasion des Saturnales, comme l’auteur d’une œuvre qui devait traverser les siècles ? Dans la continuité de travaux récents qui contribuent à rendre à Martial la place qu’il mérite dans l’histoire de la littérature occidentale, cette étude novatrice décèle l’unité organique, le dynamisme interne de son corpus de livres, véritable monument dans |