L’historiographie belge n’avait pas établi jusqu’à présent de bilan chiffré concernant les homicides attribués à la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Théâtre d’un embrasement de violence à l’été 1944, l’arrondissement judiciaire de Mons constitue un observatoire privilégié du phénomène. Au-delà du binôme résistance-collaboration, longtemps présenté de manière antinomique, cette recherche met au jour la complexité des faits et des comportements. Les affaires étudiées transmettent à bien des égards le cliché en négatif d’une société montoise déstructurée dans l’immédiat après-guerre. La richesse documentaire des archives du parquet montois permet d’éclairer la manière dont s’articulent, au sein des enquêtes, des logiques institutionnelles, professionnelles, mais également personnelles. Ces archives témoignent des tâtonnements de l’État qui doit rétablir son |