Par leur dimension européenne et mondiale, leur durée, leur coût humain et financier, leurs contraintes logistiques, les guerres du « siècle de fer » ont nourri un flot de discours, oraux et écrits, où se mêlent justifications du recours à la violence armée et dénonciations de l'ennemi. Du roi de guerre qui met en scène son pouvoir monarchique à celui qui justifie sa politique étrangère pour obtenir des impôts élevés, du parlementaire qui cherche sa place au sein d'un parti politique à l'homme d'Église qui veut gagner la protection du monarque, de l'éditeur en attente d'un succès de librairie au pamphlétaire en quête des bonnes grâces d'un mécène ou du public, tous s'expriment sur les guerres contemporaines. Multiples, les prises de parole sur les guerres sont rarement neutres et le plus souvent investies d'une portée politique tant la guerre et ses justifications sont liées à la souveraineté. Alors que le pouvoir étatique se renforce dans l'Europe du XVIIe siècle, les monarques cherchent à monopoliser non seulement la violence armée mais le discours la concernant. L'analyse comparée de la France de Louis XIV et de l'Angleterre des lendemains de la Glorieuse |