soit à l’échelle des individus ou à l’échelle collective. Le rapport à l’ancestralité, comme chaîne de relation entre le passé et le présent, peut alors s’articuler au paradigme généalogique qui imprègne de nombreuses sociétés, pas seulement les sociétés « premières » – même si c’est sur ce terrain que les anthropologues ont d’abord investi cette notion – mais aussi les sociétés occidentales. La pensée de ce lien a une histoire savante et génère des pratiques sociales, qui impliquent les conceptions historiques de l’hérédité, de ses représentations et de son rôle dans la construction de l’individu en société. Le point de départ de notre réflexion porte ici sur la nature des récits généalogiques en tant que configurations narratives de l’identité des acteurs sociaux, du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Cet ouvrage, ouvert à l’interdisciplinarité dans un souci diachronique de contextualisation du rapport aux ancêtres, cherche ainsi à comprendre comment l’ancrage de l’individu dans des existences passées peut être approprié par le sujet historique, à l’interface de l’économie psychique et de la vie sociale. |