Rivalités et conflits ont laissé une empreinte profonde sur l’histoire des relations entre la France et les îles Britanniques et occupent encore une place considérable dans l’historiographie. L’étude des liens personnels, des réseaux et des solidarités, dans un contexte marqué par l’influence des sciences sociales, permet peut-être d’ouvrir l’horizon sur d’autres perspectives, et de reconstituer, entre ces deux espaces, des échanges que la documentation ne laisse pas toujours directement appréhender. Grâce aux travaux comparatistes, elle petit aussi contribuer à renouveler la compréhension de phénomènes longtemps perçus de manière isolée par les écoles historiques française et britannique. La table ronde organisée par le Groupe de recherche 2136 du CNRS « France-îles Britanniques » en mai 2002 à l’université de Glasgow, s’est précisément donné ce thème de réflexion pour objet : les seize communications d’historiens français et britanniques réunies dans ce volume abordent des notions qui vont de l’individu à la parenté en passant par l’amitié, le voisinage, la cour, l’entourage noble, 1’« affinité », la clientèle, le cercle littéraire, et cela à partir de sources d’une extrême diversité - actes de la pratique, correspondance, héraldique, images, récits, journaux intimes. Le choix délibéré d’un temps long, du Moyen Âge au XXe siècle, permet aussi de confronter les évolutions sociales comme des méthodes historiographiques souvent très différentes. Les recours à des grilles de lecture variées, qu’il s’agisse de la méthode de la network analysis ou de la prosopographie, fait surgir des liens souvent discrets, ou bien activés dans des circonstances très spécifiques, comme la succession, et permet de mieux cerner le contexte de développements connus par ailleurs, comme l’invention scientifique ou la circulation des idées politiques. Ln dernier ressort, c’est peut-être au cœur d’un faisceau d’approches et d’expériences diverses que la notion de réseau peut se révéler la… |