De la boutique artisanale à l’atelier flexible, de la proto-industrie aux restructurations, les quatre siècles d’histoire des arsenaux de terre sont ceux des ingénieurs de l’Armement aux sources de la continuité de l’État et des « ouvriers de l’État » dont les privilèges, comme ceux de l’entrepreneur, redessinent l’Ancien Régime, et les statuts successifs les Empires et les Républiques, bref, les consensus nationaux. Les archives nationales et syndicales retracent l’élaboration de la rationalisation du travail ou du concept de « nationalisation » des programmes de gauche. Le syndicalisme naissant, le basculement vers le pacifisme des militants de 1918, l’engagement résistant de ceux de 1940, les révocations des années 1950, le pluralisme syndical de la fin du xxe siècle sont éclairés sous un nouveau jour. Étrange destin que celui d’hommes de paix travaillant pour la guerre ! Illustrissimes, l’on ignorait un peu de ce qu’ils furent : Danton, Thomas, Tillon, Gonin… Inconnus, ils sont parfois essentiels : Gervaise et Voilin, précurseurs de la CGT et de la gauche, les ingénieurs visionnaires Danzel ou Enjalbert… une multitude a contribué à façonner notre monde, militants des villes de manufacture et d’arsenal ou simples héritiers de dynasties ouvrières… Douze larges extraits de documents originaux dont 10 inédits, 32 illustrations, 24 graphiques et tableaux introduisent le lecteur dans cet |