Inspirateur du premier romantisme allemand, Friedrich Schlegel a élevé la critique littéraire au rang d’un art. Ses textes consacrés à Lessing, de 1797 à 1804, constituent sans doute la démonstration la plus aboutie de la critique romantique. Cette interprétation est paradoxale : alors que ses contemporains voyaient en Lessing un poète et un dramaturge des Lumières, Schlegel loue un critique et un philosophe. Il interprète Lessing contre son époque et dresse du même coup un manifeste de l’interprétation critique. Les Pensées et opinions de Lessing constituent la démonstration de l’imbrication romantique entre l’œuvre et son |