une certaine vogue dans le dernier quart du xxe siècle, dans divers pays d’Europe, où l’on s’est toutefois appuyé sur des présupposés notionnels et méthodologiques très variables qui ont abouti à des résultats intéressants mais peu articulés. Le travail collectif mené dans le cadre du LaMOP (Paris 1) a visé à dépasser l’hétérogénéité des points de vue, à l’aide d’hypothèses de travail spécifiques. En particulier, il s’est agi de prendre au sérieux le fait social qu’est « l’habiter », impliquant entre autres que la cohésion des communautés reposait moins sur des rapports de parenté que sur l’idée d’appartenance commune à un lieu. Cet attachement se fondait quant à lui sur la définition d’un certain nombre de ressources réservées et liées à l’habitat lui-même, d’une part, et sur la définition de pôles d’attraction durable et eux aussi monopolistiques : les églises paroissiales et leur cimetière. Avec ces deux référents que sont l’habitat et la paroisse, le statut dépendant des tenanciers paysans passe à l’arrière-plan : les agriculteurs dépendants ne sont donc plus pensés par rapport à leurs seigneurs mais par rapport à leur lieu de résidence et de culte. Les dépendants sont ainsi transformés en habitants, et les communautés d’habitants peuvent donc être considérées comme des formes d’enchantement, de la domination sociale, contribuant ainsi à la reproduction à long terme du système seigneurial. |