crise survenue dans l’Histoire. L’exploitation de la veine apocalyptique renvoie ainsi chez l’écrivain à la rupture épistémologique entre la « grande noirceur », instaurée par Maurice Duplessis à la fin de la seconde guerre mondiale, et l’espérance suscitée au Québec par la Révolution tranquille à partir des années soixante. Enfin, la troisième modalité relève de la mise en abyme de la symbolique apocalyptique de l’ensemble de l’œuvre. Les productions des personnages-artistes tremblayens peuvent en effet être assimilées à de multiples apocalypses qui doublent l’œuvre-mère et qui dévoilent les mystères de l’origine et de la fin du Monde de l’auteur. Par sa dimension religieuse, historique et esthétique, l’œuvre de Michel Tremblay acquiert ainsi le statut de Livre total, nouvelle Bible de l’Humanité qui ne cesse de remettre en question la foi possible en une transcendance, en la connaissance, en l’homme et en l’art. |