Après avoir travaillé sur la notion de seuil et de frontière, les chercheurs du LAPRIL se penchent sur une nouvelle notion ambiguë et subjective, particulièrement riche sur le plan imaginaire et symbolique : l’apogée. Cette notion qui hésite entre un versant objectif historique, et un versant imaginaire, est à la fois un concept, une métaphore et un fantasme. Source d’un imaginaire du temps, elle fait appel à un système de représentations spatiales pour le représenter. Le présent volume l’étudie dans plusieurs directions : La direction philosophique : la notion d’apogée y est abordée dans ses rapports avec les théories de l’histoire : théorie biologique, conception cyclique de l’histoire, théorie linéaire progressiste qui situe l’apogée à l’horizon. La direction civilisationnelle : Plusieurs études s’intéressent aux moments dits d’apogée des civilisations, les siècles « d’or », avec une étude critique de cette notion, ainsi qu’au rapport entre l’apogée et la notion de classicisme. Est-ce que tout apogée est un classicisme ? La question de la genèse et des modèles : le présent volume s’intéresse aussi à la question du héros, et à son rôle dans les moments d’apogée (historique ou littéraire). Quel rapport y a-t-il entre l’apogée et les héros ? La dimension littéraire et artistique : de nombreuses communications ont étudié l’apogée à la lumière de la biographie des artistes et en considérant la construction de leurs œuvre. A quoi correspond l’apogée d’une œuvre, d’une carrière, d’un genre ? Que signifie l’apogée d’une écriture ? Renvoie-t-elle inévitablement à la maîtrise d’un style, à une écriture centripète qui recherche laconcentration, un centre, par rapport à une écriture « centrifuge » qui va vers les marges, les frontières ? Toutes ces études témoignent de la surdéterminationaffective et symbolique dont bénéficie cette notion. |