Les récentes découvertes d’épaves de barges fluviales gallo-romaines à Lyon (place Tolozan et Parc Saint-Georges) et à Arles, auxquels s’ajoutent les épaves de Chalon-sur-Saône, ont non seulement attiré l’attention sur la batellerie fluviale et lacustre gallo-romaine mais aussi porté au premier plan des recherches le bassin rhodanien et le midi de la Gaule jusque-là peu présent ou même totalement absent du débat. Or les particularités de ces épaves renouvellent fondamentalement le sujet en montrant l’existence d’une tradition régionale « Rhône-Saône » mettant en lumière des influences maritimes méditerranéennes. Dès lors, il devenait intéressant de confronter ces recherches, intéressant le bassin fluvial Rhône-Saône et le midi de la Gaule, à celles menées sur l’Europe du Nord qui avaient monopolisé le débat sur la construction navale gallo-romaine. À partir de données provenant de l’arc rhénan (Allemagne, Pays- Bas) et du lac de Neuchâtel (Suisse), ces recherches avaient jusqu’alors mis en évidence l’existence des seules groupes régionaux « Rhénan » et « Alpin ». Il est aussi apparu enrichissant d’élargir le sujet de cet ouvrage à d’autres épaves, comme l’épave lagunaire de la Conque des Salins (étang de Thau, Hérault), encore peu connue, et l’épave du chaland de la Ljubljanica (Slovénie), de découverte plus ancienne, dont les caractéristiques s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle problématique définie autour des notions de pratiques régionales et d’influences maritimes méditerranéennes. C’est, au total, à un renouvellement complet du panorama de la construction navale et de la batellerie gallo-romaine que nous invite cet ouvrage. Ce dernier, richement illustré, comporte de nombreuses contributions de spécialistes français et étrangers qui remettent au premier plan les études sur la batellerie antique et montrent l’intérêt de ces recherches en un domaine trop souvent considéré comme mineur. |