L'art décoratif qui émerge à la fin de la République romaine sous la forme du trompe-l'oeil architectural est fascinant par le niveau de technicité mis en oeuvre pour représenter un espace tridimensionnel ; il frappe aussi par la richesse des couleurs et des matériaux feints distribués savamment à la surface des murs. La mimèsis y est une composante majeure : représenter l'architecture... certes, mais laquelle ? Inspirés à coup sûr de divers répertoires -- décors de théâtre, édifices hellénistiques -- les trompe-'oeil tardo-républicains puisent aussi dans l'univers sacré. En témoignent les marbres polychromes imités à profusion ainsi que la multiplication des matériaux précieux, bois rares, métaux brillants, ivoire, écaille de tortue, pierres précieuses, textiles lourds ou verre translucide qui contribuent aussi à conférer à ces décors une atmosphère de luxe et d'exotisme. |