entend apporter une réponse à cette question aujourd’hui vivement débattue en retraçant ses contours en tant que pratique et Weltanschauung dans une région du monde - l’Asie du Sud - pôle majeur de l’espace de circulation de l’Asie musulmane et nœud des flux humains, matériels et immatériels reliant l’Occident à l’Orient au cours des XVIe-XVIIIe siècles. Terre d’accueil pour de nombreuses élites en quête de patronage, port d’ancrage pour d’autres ou encore simple étape au sein de parcours transocéaniques guidés par l’appétit de richesses ou de savoirs, l’Asie du Sud de la première modernité est un terreau particulièrement fertile pour la construction d’identités et de visions cosmopolites, tant au niveau individuel qu’à celui de la polis. Aussi hétérogène comme idée que comme habitus, le cosmopolitisme est abordé ici sous un angle résolument pluriel favorisant la multiplication des approches (acteurs, langues, lieux, activités à « vocation » cosmopolite) et le croisement de ses différentes manifestations - moghole, marathe, européennes, etc. - afin d’en faire mieux ressortir les constantes, variantes, limites et interactions. Dans cette optique, les études réunies au fil de ce numéro illustrent bel et bien ce que le « citoyen du monde » des Lumières doit aux « Indes orientales ». |