Cet ouvrage qui fut d’abord un travail d’étudiant (1962) a pris tout son sens, au fil du temps, par rapport à une œuvre d’écrivain dont l’auteur pas plus qu’un autre, ne pouvait entendre qu’à propos de Platon le prélude était donné. Des nombreuses fictions qui allaient suivre et des réflexions qui prendraient forme et de l’œuvre opérée dans le champ de la littérature spirituelle, la fondamentale inclination du cœur vers le platonisme ne cesserait jamais de s’avouer comme désir d’unité et d’immobile éternité, comme rêverie androgynique, comme inspiration d’amour, vertige de beauté, passion de réminiscence. Le jeune homme qui réfléchissait sur les rapports dialectiques de l’ascèse et du bonheur chez l’auteur du Banquet, afin de les comparer à l’enseignement de la tradition mystique chrétienne, s’avançait, presque à son insu, sur un chemin d’intériorité qui ne devait le conduire, sans doute, ni à une plus |