Un sur cinq cents est un ordre de grandeur. Il signifie la probabilité qu’un enfant d’ouvrier né dans les années soixante a d’obtenir un diplôme d’ingénieur dans les années quatre-vingts. La sociologie s’est longtemps préoccupée des raisons de l’échec scolaire en milieu populaire ; mais, du même coup, elle a négligé les raisons d’éventuelles réussites qui, deux siècles après la Révolution française, restent, à vrai dire, marginales. Qui est cet enfant d’ouvrier sur cinq cents qui réalise une brillante scolarité ? Pourquoi celui-ci réussit-il alors que tous échouent ? Qui sont ses parents et grands-parents ? Quelles sont les raisons sociales et familiales de ce succès exceptionnel ? Quelles en sont les données structurelles et sociétales ? Peut-on repérer quelques-unes des “recettes” de la réussite scolaire en milieu populaire ? Le projet social que se donne la lignée familiale, du fait d’une trajectoire sociale souvent instable et frustrante (mobilité sociale descendante du père par rapport au grand-père, non-respect de l’homogamie entre le père et la mère, immigration familiale, descendance restreinte, arrêt prématuré des études parentales...) est l’élément fondamental et structurant que l’auteur place au centre d’une analyse “socio-généalogique”. |