Coq de village, batlle, serf opulent, paysan-marchand : voilà de bien singulières figures qui se détachent de la vision lisse des sociétés villageoises. Acteurs majeurs de la vie économique, ils mènent de subtiles stratégies d’accès pour conquérir et préserver les positions dominantes. Ils occupent une position ambiguë entre le seigneur et les habitants, représentants de leurs semblables, mais aussi au service du puissant. Pleinement insérés dans leur village, mais s’en distinguant par des pratiques sociales d’affirmation et de distinction, ils sont hors du « commun ». Historiens et archéologues ont recherché, sur la longue durée, mais aussi par études de cas significatives, moins à établir une nouvelle typologie de ces élites rurales qu’à penser plus globalement leur rôle, leurs manières d’exister au monde et d’animer son évolution. |