Ce livre est le fruit d’un colloque international tenu au Musée des arts et métiers grâce au soutien de nombreuses institutions internationales et nationales, en particulier le CNRS, le CDHTE/Cnam et l’Université Paris 8. Il a réuni des historiens, des archéologues et des archéomètres autour de ce matériau complexe qu’est l’acier avant l’ère de la production industrielle massive. Le cadre chronologique est donc celui des longues durées, de l’Antiquité au premier XIXe siècle. L’ouvrage s’articule autour de trois thèmes. Il s’ouvre par des définitions de l’acier en un temps où ce matériau n’avait pas été encore analysé selon les critères scientifiques contemporains. Dans ce domaine, l’apport récent de l’archéométrie et de l’archéologie, confronté aux terminologies d’usage comme aux traités savants, d’Aristote à Réaumur, offre une compréhension diachronique, tant scientifique que technique, d’un matériau dont la singularité frappe ses usagers depuis l’Antiquité. L’ouvrage se poursuit par une présentation des procédés de fabrications. Leur diversité illustra le foisonnement des modes opératoires qui parfois coexistent malgré des ruptures techniques majeures. Le Moyen Âge et les Temps modernes, périodes de différenciation des matières, des produits et des techniques, ont concentré l’attention des auteurs. Enfin, une large place a été consacrée aux marchés et aux usages de l’acier. Les différents procédés répondent à des logiques d’adaptation des matériaux aux besoins, aux contraintes et aux opportunités commerciales. Ouvrir le dossier de l’acier avant Bessemer, c’est finalement poser de façon neuve la question de l’entreprise et de la rationalité technique |