des prix. L’histoire économique, en fait une histoire économique et sociale, n’est plus aujourd’hui un champ heuristique capable de réunir des chercheurs sur un vaste chantier collectif. À la mode du « sériel » et de « l’économique » ont succédé d’autres thématiques et d’autres méthodes. Les historiens des villes comme les historiens des champs retrouvent néanmoins les questions envisagées par leurs aînés ; quelques-uns font leur pâture de chiffres, mesures de biens donnés reçus, vendus et achètes, troqués, gagés. Comment traiter ces données ? Faut-il les nommer « prix », « pretium » ou les comprendre dans un autre cadre que le « marché » ? Les problèmes techniques, les débats ne manquent pas sur un problème que les événements contemporains viennent compliquer. Comprendre la conjoncture, envisager l’existence et la nature d’une « crise » démographique, frumentaire, économique, décrire les modes de production médiévaux ou observer les relations d’échange, savoir comment les hommes du XIVe siècle souhaitaient soulager les difficultés des plus pauvres ou défendaient l’équité impose de s’interroger sur la manière de traiter les données toujours lacunaires mais aussi parfois très abondantes que recèlent les archives méridionales, ibériques, ou italiennes. Sur cette voie, Maurice Berthe professeur à l’Université de Toulouse, demeure un maître auquel de plus jeunes que lui ont souhaité témoigner leur enthousiasme et leur reconnaissance pour ce qu’il nous a appris. La profonde modestie de l’enseignant et du chercheur, fondateur et directeur de Méridiennes n’aurait pas souffert la parution d’un hommage volumineux qui eût dû s’élargir aux diverses thématiques étudiées par le récipiendaire. Ce volume n’est donc pas un « hommage » traditionnel : il est donc simplement le résultat de longs et amples dépouillements, suivis de traitements statistiques sujets de doutes et d’inquiétudes, et d’une écriture… |