À la veille de la Grande Guerre, bien des observateurs notaient que les Français commençaient à s'habituer à la liberté de la rue, et que les cortèges de manifestants, catholiques ou nationalistes, pacifistes ou révolutionnaires, n'attiraient plus les foudres de l'autorité. Par quelles voies et à quel moment les manifestations, « symptôme non équivoque d'anarchie » en 1848 encore, sont-elles devenues une forme normale d'expression politique des citoyens ? La réponse a été cherchée dans le foisonnement des cortèges rituels, convois funéraires et processions, carnavals et conduites compagnonniques, qui sillonnaient l'espace |