L’emploi domestique est le premier emploi féminin au Brésil, où les relations entre les bonnes et ceux pour lesquels elles travaillent représentent un mode majeur de mise en contact des groupes sociaux. Ce rapport plusieurs fois séculaire connaît des changements importants depuis le retour du pays à la démocratie. La Constitution fédérale de 1988 a en effet accordé de nombreux droits sociaux aux travailleurs domestiques et leur a permis de s’organiser en syndicats. Il a résulté de la mise en place de ce nouveau cadre juridique qu’une relation de travail auparavant négociée de gré à gré entre progressivement dans l’espace public. Sous certaines conditions, les bonnes peuvent aujourd’hui poursuivre un employeur qui n’a pas respecté le droit social, et le respect de ce droit tend à devenir leur critère principal d’évaluation des situations d’emploi. À partir d’une enquête à Rio de Janeiro, ce livre, écrit par un homme, constitue les femmes qui gagnent leur vie dans l’emploi domestique en analyseur de la démocratie au Brésil. Après six portraits qui entendent dépasser le personnage social de la bonne empêchant la compréhension de l’expérience des travailleuses domestiques, il montre leur difficulté à vivre en individu, s’intéresse aux relations qu’elles entretiennent avec leurs employeurs, et analyse leur recours au droit quand elles s’adressent au syndicat des travailleurs domestiques et assignent un ancien patron devant la justice |