alors fondées ou déplacées par lui, en fonction des évolutions géopolitiques ou de l'affirmation de l'État moderne. L'analyse fonctionnaliste des réseaux urbains, qui définit la capitale par l'accumulation de populations attirées par la concentration des fonctions politiques, administratives, économiques, culturelles en un lieu ne rend que très imparfaitement compte de ce qu'est une capitale à la Renaissance. Une approche nominaliste montre leur inégale répartition sur l'espace européen et parfois la fragilité de leur établissement. La réputation héritée de l'histoire, la présence de rituels politiques, la résidence du prince, le lieu de réunion d'assemblées, la possession de telle ou telle institution politique, judiciaire, religieuse ou intellectuelle sont autant de critères pouvant illustrer la métropolité, mais qui ne sont pas systématiquement réunis en un même lieu. Cet ouvrage montre que s'il existe des capitales, il est difficile de dresser l'idéal-type d'une capitale de la Renaissance car les configurations politiques sont diverses dans une Europe qui compte des monarchies, des empires, des républiques urbaines ou cités-états, des monarchies composites… Aussi, loin d'une analyse exclusivement fonctionnaliste, sont retenues des capitales de la Renaissance qui ne le sont plus forcément aujourd'hui, invitant ainsi le lecteur à échapper à une histoire des capitales qui ne soit que le récit téléologique de celles qui le demeurent encore. |