Centré sur les structures féodales rurales, le livre vise à répondre à travers une comparaison internationale à l’échelle du Vieux Continent à quelques grandes questions : – En dépit de l’extrême diversification des formes de la seigneurie, n’y a-t-il pas sur les traits majeurs une certaine uniformité dans toute l’Europe ? – Ne faut-il pas, pour comprendre les ressemblances et différences, faire intervenir dans le jeu paysans-seigneurs trois autres acteurs, l’un direct la noblesse, les deux autres externes : l’État et la ville ? Du même coup, si l’ouvrage de Guy Lemarchand se veut essentiellement un livre d’histoire sociale, il ne peut se couper de l’énoncé de certaines grandes données économiques et démographiques dont le poids effectif doit être discuté. De là toute une série de questions supplémentaires : – La grande question du « pourquoi la liberté paysanne à l’Ouest, le servage à l’Est ? », peut-elle être résolue en s’en tenant à l’histoire nationale de chaque État ? Pourquoi seulement « une féodalité naissante au Sud-Est » ? – Quelles sont les raisons de la vague d’abolition de la féodalité qui parcourt l’Europe de 1760 à 1860 et quelle est la validité du couple théorique « révolution par le bas » et « révolution par le haut » ? Quel est alors le |