Issu du troisième colloque tenu à Rennes (février 2010) sur les partis politiques français depuis la Libération, cet ouvrage s’intéresse aux conséquences de Mai 68 sur le système partisan français dans la séquence chronologique qui va du printemps 1971 à l’automne 1974. Comment gaullistes et communistes, les deux grandes forces politiques des Trente Glorieuses, ont-ils été déconcertés par les « événements », débordés et finalement marginalisés ? Comment, à l’inverse, ceux qui n’étaient jusque-là que « la droite non gaulliste » et « la gauche non communiste », giscardiens et socialistes, ont-ils été capables, avec quelque retard mais une grande efficacité, de « récupérer » le puissant et proliférant mouvement social du moment 68 ? Comment les premiers ont-ils su enrayer les aspects les plus révolutionnaires quant à l’organisation de la société pour imposer durablement le néolibéralisme en France ? Comment les seconds ont-ils su capter à leur profit les aspirations au « changement » pour retrouver le chemin du pouvoir après la longue période de délitement qu’ils avaient connue ? Telles sont les grandes questions auquel l’ouvrage essaye de répondre, en prenant pleinement en compte les évolutions de la société dans les années 1970 pour mieux comprendre les liens complexes mais consubstantiels entre le social et le politique. |