« La pensée qui dirige notre curiosité, lorsqu’une pièce de théâtre est soumise à notre étude, est-elle le désir de trouver une représentation de mœurs qui nous sont inconnues ou l’expression d’un art dramatique indépendant ? » Dans son ouvrage intitulé Le Théâtre des Chinois publié en 1886, le diplomate chinois Tcheng Ki-tong, auteur de cette citation, évoque un point de vue comparatiste sur les mœurs franco-chinoises par le biais du théâtre. Bien avant ce diplomate intelligent et éloquent, les dramaturges français ont tenté de découvrir et d’expliquer la Chine à l’Occident à travers les œuvres théâtrales. L’Orphelin de la Chine de Voltaire inspirée de l’histoire chinoise n’est qu’un des exemples qui témoignent de l’apogée de la chinoiserie du XVIIIe siècle. La Chine, pays lointain à la fois fascinant et mystérieux, est un sujet récurrent sur la scène littéraire française. Si l’image de la Chine ne cesse d’évoluer en correspondant à l’imaginaire des spectateurs, le thème ne quitte effectivement pas la scène de théâtre. Tout au long du XIXe siècle, alors que la Chine et les Chinois connaissent de grands changements de leur histoire du fait de l’ouverture à contrecœur à l’Occident, les dramaturges français décomposent et recomposent les images de la Chine qui habitent leur esprit depuis plus d’un siècle. S’appuyant sur le répertoire du théâtre français de thème chinois, l’ |