La médiatisation du sport prend ses marques dès la Belle Époque. Les études réunies en ces pages lèvent le voile sur une de ses facettes : l'information sportive en région, de Nice à Reims, de Toulouse à Lorient. En une vingtaine de portraits, elles montrent comment ce secteur, balbutiant à la fin du Second Empire, est devenu en 1914 une veine médiatique de premier plan, justifiant l'existence de rubriques spécialisées, parfois de véritables « pages sportives ». Elles observent la succession des modes sportives : turf, gymnastique, cyclisme, automobilisme, aéronautique puis sports collectifs. Elles interrogent la forme de l'information, son rôle dans les stratégies éditoriales, l'identité des journalistes qui la conçoivent. Enfin, elles questionnent les rapports entre le sport et le modèle républicain, les enjeux politiques, économiques, sociaux, régionalistes, coloniaux… Entre histoire du sport et des médias, ce volume suggère au plus général que l'essor du phénomène sportif, aujourd'hui si inféodé au diktat économique et médiatique, est dès les années 1870-1910 organiquement stimulé par la mobilisation de la presse et par son commerce avec un grand nombre de lecteurs. Au-delà de l'histoire des institutions et des pratiques, il invite à considérer l'histoire sociale du sport avant tout comme l'histoire d'une industrie culturelle et médiatique pleinement inscrite, à la Belle Époque, dans l'ère naissante de la consommation et de la culture de masse. |