De la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale, Charles Maurras et l’Action française constituent un pôle important de la vie politique et culturelle de la France. Le système doctrinal que propose le « nationalisme intégral », ses thèmes récurrents sont connus : l’hostilité à la Révolution, l’antirépublicanisme, l’antiparlementarisme, l’antilibéralisme, l’antisémitisme, l’anti-individualisme... Afin de mieux évaluer le degré d’imprégnation de la société française par le maurrassisme, les contributions réunies ici approfondissent l’examen d’aspects déjà abordés du mouvement d’extrême droite ; elles en interrogent d’autres, peu ou mal connus, par des approches socioculturelles. Les études sur les divers héritages que le maurrassisme refuse ou revendique précèdent celles des milieux sociaux et religieux. L’analyse des sociabilités, des réseaux et des vecteurs de diffusion doctrinale, celle des régions où il est implanté, comme la mise en évidence des oppositions qu’il a rencontrées permettent de mieux prendre la mesure du magistère intellectuel de Charles Maurras. En même temps, elles conduisent à relativiser l’influence d’un mouvement que Pierre Nora qualifiait d’« envers de la République » |