Le fait du pluralisme n’est pas une réalité sociale inédite et, au risque d’une généralisation contestable, on peut affirmer qu’il est une circonstance de toute vie sociale. Mais de quel pluralisme parle-t-on ? Le pluralisme est lui-même pluriel et porte tant sur les valeurs et les fins de la vie que sur les conceptions du juste, les sujets qui ont droit de cité, les cultures, ou encore les narrations constitutives de l’identité personnelle et collective. Ce pluralisme pluriel n’est devenu un problème philosophique que dans les formes contemporaines de la vie démocratique où il est une source de désaccords profonds. Il n’est pas le simple constat de la diversité mais détermine plutôt le regard que l’on doit porter sur la diversité. Le pluralisme est donc plus qu’une circonstance avec laquelle il faut composer politiquement, comme ce pouvait être le cas à l’aurore de la pensée politique moderne ; il |