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Record Nr.

UNINA9910309940003321

Autore

Almudever Eva

Titolo

Clameur publique et émotions judiciaires : De l’Antiquité à nos jours / / Frédéric Chauvaud, Pierre Prétou

Pubbl/distr/stampa

Rennes, : Presses universitaires de Rennes, 2018

ISBN

2-7535-5932-5

Descrizione fisica

1 online resource (320 p.)

Altri autori (Persone)

AyniéMarie

BerietGrégory

BouhdibaSofiane

CaporossiOlivier

CassayreAude

ChalletVincent

CharageatMartine

ChauvaudFrédéric

DuchênePauline

EtsilaJudicaël

LouetSylvain

MénardHélène

MurphyGwénaël

OffenstadtNicolas

ParaizoPierre

PotonDidier

PrétouPierre

SimonneauHenri

SoulaMathieu

VigierFabrice

VillerbuTangi

Soggetti

History

justice

anthropologie

comportement collectif

Lingua di pubblicazione

Francese

Formato

Materiale a stampa

Livello bibliografico

Monografia



Sommario/riassunto

Quel sens accorder aux manifestations sonores et publiques qui émaillent l'histoire de la justice ? Oubliés aujourd'hui, des cris judicaires parfaitement licites avaient pu investir des collectivités humaines entières d'un statut complet d'auxiliaire de la justice et de protection des vulnérables. Le « Haro ! » normand, sans doute le plus connu de ces cris, mobilisait tout un voisinage contre une offense. Mais il n'est pas le seul : bien des procédures justifiaient qu'une « clameur publique » saisisse le prétoire, autorise une poursuite à « cor et cris », étreigne un suspect, avant d'exiger du juge un prompt jugement. L'origine et l'ampleur de ces manifestations collectives bruyantes méritent de nouvelles approches inspirées par la recherche en histoire sonore du fait politique.  De l'Antiquité à nos jours, si l'on connaît quelques formes de ces appels au secours judiciaire qui fondaient une plainte reçue par une procédure, la justice qui se construisait – ou se déconstruisait – autour de ces bruits reste à explorer, ou doit être relue par la focale de cet objet sous-estimé qu'est la clameur publique. Elle se lie et se délie sans cesse autour de l'histoire de l'oralité, des flagrances et de la dénonciation. Jetées à la face des juges, les expressions de la mobilisation collective engageaient également les identités communautaires et patriotes : appel au pouvoir souverain, elles renvoyaient ce dernier à son rôle fondamental de débiteur de justice.  Escortant de près ces interactions intenses entre le pouvoir judiciaire et la foule, la clameur publique évoque aussi la vindicte et le lynchage. Est-ce cela qui fit qu'elle fut nettement infléchie aux Temps modernes ? Doit-on y lire une dérégulation des mouvements collectifs au bénéfice de la police et de la justice ? Les communautés, lentement dépossédées de leurs cris judiciaires par l'État justicier, n'ont pourtant pas si facilement abandonné le monopole de la violence licite face à la flagrance des offenses. Les…