Le XXXIXe congrès de la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public s'est tenu, en avril-mai 2008, dans une capitale orientale, Le Caire, pour faire dialoguer ensemble orientalistes et « occidentalistes » et rappeler que la richesse culturelle de l'Orient et de l'Occident au Moyen Âge vient non seulement des héritages communs, mais aussi du dialogue et des échanges qui n'ont cessé durant le millénaire médiéval. Ce volume, intitulé L'autorité de l'écrit au Moyen Age, traite tout à la fois de la production de l'écrit, de l'autorité du document et de la constitution d'archives dans l'Occident médiéval comme dans les mondes byzantin et musulman. Il envisage en premier lieu la place de l'écrit dans les sociétés où la parole et le geste sont essentiels, considérant les groupes qui ont pour métier d'écrire (rédacteurs, clercs de chancellerie, cadis...), étudiant leurs pratiques et la diffusion des techniques d'écritures mises en œuvre. L'usage de l'écrit conduit à la question de l'autorité du document produit et de son efficacité : l'écrit et les gestes enregistrés, les signes de validation, la qualité des personnes qui le présentent et celle des témoins qui le souscrivent, les choix linguistiques multiples adoptés par les rédacteurs, les situations dans lesquelles le document a été utilisé, même pour le falsifier. Dans le monde musulman par exemple, où la fiabilité de témoins intègres est supérieure à celle d'un document |