La « subtile fluidité contemporaine » célébrée par Mallarmé, défenseur et critique perspicace de la mouvance impressionniste, est devenue aussi bien un objet central de réflexion pour la philosophie contemporaine qu'une caractéristique déterminante de la modernité artistique. Déjà associée aux productions de Watteau, Boucher ou Fragonard au XVIIIe siècle, la fluidité l'est aussi à celles de Turner, Hugo, et plus encore à Monet : le « Raphaël de l'eau » (Antonin Proust) dont la « prodigieuse fluidité » (Ernest Chesnau) sera louée des origines du mouvement impressionniste jusqu'aux Nymphéas, décrites comme « un échange d'impondérables à travers des fluides » (Louis Gillet). Ce qui est à la fois un thème, une catégorie technique et stylistique, un concept esthétique déterminant pour l'impressionnisme et, plus largement, pour la culture moderne et contemporaine, est ici étudié grâce au concours d'historiens de l'art, de philosophes, de musicologues et de spécialistes de la littérature, de la photographie et du cinéma. |