Halles et hôtels de ville, parfois réunis dans un seul ensemble monumental, ont occupé, de la fin du Moyen Âge au début de l'époque moderne, une place particulière dans l'imaginaire urbain, en cristallisant l'idée d'appartenance à une communauté d'intérêts et d'origines. Si la création des halles à proprement parler est à mettre en rapport avec l'essor urbain et le développement des échanges économiques du Moyen Âge, les hôtels de ville, qui offraient aux membres du conseil un local représentatif où puissent être centralisées les différentes fonctions de gouvernement, sont aussi le reflet de l'émergence du pouvoir municipal. Hôtels de ville ou beffrois constituèrent aussi des lieux de mémoire, où les villes conservaient leurs chartes et privilèges, tandis qu'en façade extérieure bretèches ou oriels – des balcons au XVIIe siècle – comme tribunes de proclamation, rendaient tangibles l'image du pouvoir communal. Les maisons communes offraient encore, dans le cadre des réceptions officielles, des fêtes, des Joyeuses Entrées des souverains, des espaces de représentation ou des lieux de célébration religieuse, diverses cérémonies accompagnant la tenue des conseils. Points de rassemblement des milices communales, elles affirmaient enfin le pouvoir politique de la ville. Mais la constitution de vastes ensembles monumentaux ouverts sur les places urbaines, et associant halles et maisons communes dans un espace urbain densifié, présentait d'énormes difficultés. Aussi les architectures de ces maisons communes furent variées, dans l'espace comme dans le temps, des grandes cités des Pays-Bas à celles d'Italie ou des pays germaniques, des compositions monumentales aux simples maisons de ville faisant office, dans bien des cas, d'édifices publics. |