La relation étroite qui unit les extrêmes droites italiennes et françaises remonte au début des années 1960 lorsque, à la faveur du combat « Algérie française », des « ultras » français de l’OAS trouvent en Italie de puissants soutiens, tous situés à droite de l’échiquier politique. Les échanges idéologiques et les rencontres militantes, qui se déroulent alors en pleine guerre d’indépendance algérienne, se pérennisent progressivement. De ces relations d’abord personnelles naissent de véritables réseaux qui bénéficient du soutien bienveillant des régimes dictatoriaux portugais et espagnol. Certains des membres de cette « communauté de combat » occidentale participent à la série d’attentats du terrorisme « noir » qui frappent l’Italie à partir de 1969. L’attrait du « modèle italien » amène les groupes français à se réclamer du parti néo-fasciste italien – le MSI – et des groupes qui gravitent autour de lui, à reprendre certains de leurs thèmes de propagande voire à se présenter comme des « partis frères ». Il y a là un dialogue de longue durée dont Liaisons dangereuses retrace l’histoire. |