gouvernance social et pas seulement ecclésial : il s’agit d’insister sur les pratiques et leurs contenus (rites, prières, chants), les textes normatifs et les procédures qui les imposent, et enfin les applications concrètes qui en sont faites. Il convient donc de ne pas considérer Sacrosanctum Concilium qui, trop souvent dans l’opinion publique, résume l’œuvre réformatrice du concile Vatican II, comme une rupture mais au contraire d’inscrire les réformes liturgiques dans une temporalité plus ample. Le présent volume se limite volontairement à l’aire francophone et s’articule autour de deux moments clés : la période 1840-1860 qui voit le succès d’une unité liturgique quasi absolue autour de Rome, au nom d’une ecclésiologie intransigeante et d’un refus d’une quelconque inculturation nationale et démocratique, et la période 1930-1960 qui prépare et annonce une réforme de la liturgie qui entend « faire progresser la vie chrétienne de jour en jour chez les fidèles, mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des changements [et] favoriser tout ce qui peut contribuer à l’union de tous ceux qui croient au Christ » (Sacrosanctum Concilium, § 1). |