La maladie favorise-t-elle l'écriture ? On l'a cru, soutenu, démontré à certaines époques. Ce qu'il y a de sûr, c'est que l'imaginaire y trouve son compte, les corps bien portants n'ayant pas plus d'histoire que les peuples heureux. Elle constitue un écran de projection sur lequel viennent s'inscrire les hantises individuelles et collectives engendrées par les mutations sociales et les crises de civilisation, un outil extraordinaire de création mythique dont la littérature moderne à usé avec prodigalité, un lieu d'échanges et de métaphores où les concepts et les images circulent entre la biologie, la morale, la politique, la sociologie, l'esthétique. On trouvera dans les contributions ici rassemblées les éléments de ce qui pourrait être, du point de vue de l'art, un « Traité du bon usage des maladies ». |