Visage, silhouette, souvenir, mouvement : le portrait échappe aux définitions ; masquant ce qu’il figure, tout en démasquant la scène de la figure, il se construit non comme genre, mais comme lieu de conflits, d’autant plus étonnant qu’il n’a cessé de s’étendre - dans le monde atlantique - du dieu fait homme aux riches et aux puissants, puis à quiconque désire son image. Le portraitiste est aux prises avec les attentes d’un modèle et avec les règles d’un système représentatif socialement codifié, en même temps il se trouve engagé dans un rapport physique avec la personne qui l’a sollicité et lui fait face. Le portrait se donne ainsi comme lieu d’investissements psychiques et sociaux et l’art du portrait devra croiser les normes propres à une époque, qu’il ne peut ignorer, et le déni des conventions où l’excès prend libre cours. Passant de Picasso aux photographes |