Voici l'histoire de trente années de développement des soins palliatifs en France : de quoi mesurer le chemin parcouru et saisir les enjeux, référence faite au vécu réel des patients, soignants, accompagnants. Et de quoi prendre date, face au « désir » d'euthanasie active et de suicide assisté : ancré dans les années 1970, il joue du martelage médiatique de quelques cas atypiques et de l'injonction à suivre les pays « avancés ». Mais la France a su rester fidèle à sa tradition humaniste et laïque, par son choix de l'accompagnement médical, psychologique, social jusqu'à la mort. Une bonne base législative, la loi Leonetti d'avril 2005, mal connue et pas toujours bien appliquée, doit faire l'objet d'une révision. La vie d'abord donc, sans pression à la sortie, mais sans « obstination déraisonnable », en prenant en compte les directives anticipées du patient et en permettant au médecin, qui n'a pas pour intention première de tuer, de prendre toutes les dispositions qui mènent à une mort « apaisée ». |