(dans ses deux aspects complémentaires, du ser et de l’estar) est indissociable des contradictions qui l’habitent. L’identité nationale naît à l’intersection du culturel et du politique, les deux tensions étant toujours imbriquées. Cette identité ne peut jamais faire l’économie de ce qui se passe au-delà des Pyrénées, en France d’abord, mais aussi en Italie, en Allemagne, aux USA, etc. Pour se connaître, l’Espagnol a besoin des miroirs que lui tendent les autres nations. Les tentatives peuvent viser l’assimilation, les manifestations exprimer un rejet brutal, la référence à « l’étranger » est constante, surtout aux périodes charnières de l’histoire lorsque la conscience nationale est la plus tourmentée et la plus conflictuelle. Il vaut la peine de plonger dans ces conflits, à la recherche d’une lumière. L’étendue du champ historique, considéré sur plus de trois siècles, féconde l’analyse de l’aujourd’hui, tandis que le croisement des méthodes avive le regard et lui donne sa profondeur. |