livre montre qu'il n'en fut rien. D'une envergure en général plus restreinte qu'on l'admet ordinairement, les conflits opposant Rome aux peuples de la péninsule n'ont jamais exigé de sa part un investissement démesuré. La Seconde Guerre Punique ou les guerres civiles du Ier s. av. J.-C. représentent de ce point de vue des cas particuliers. Malgré la longueur inhabituelle de la conquête, les armées romaines demeurèrent organisées en fonction des impératifs des campagnes successives à mener et ne se transformèrent pas durablement en troupes de garnison. Régulièrement renouvelées et ravitaillées depuis l'Italie, elles ne dépendaient que partiellement de l'infrastructure administrative progressivement mise en place dans les provinces hispaniques, dont elles n'exploitaient pas systématiquement les ressources disponibles. L'exemple des armées romaines en Hispanie témoigne ainsi de la vigueur d'un système centralisé et, même pour la fin de la République, ne permet pas de conclure à une ébauche d'armées provinciales dans cette partie occidentale de l'Empire. |