Au cours de la Seconde Guerre mondiale, dix millions de soldats alliés ont été faits prisonniers par le Reich nazi tandis qu’onze millions de soldats allemands étaient capturés par les Alliés. Malgré l’ampleur de ce phénomène et les nombreux sévices subis par ces prisonniers de guerre (faim, humiliations, déshumanisation, exil…), leur histoire a été longtemps éclipsée par celle des camps de concentration et d’extermination. Cet ouvrage s’inscrit dans une lignée d’efforts faits pour connaître et faire connaître la captivité des prisonniers de guerre, avec ce double objectif d’en perpétuer la mémoire et d’éclairer des aspects particuliers peu étudiés. À travers une démarche comparatiste en Allemagne, en Autriche, en Pologne et en France, il s’efforce de comprendre la dimension européenne des souffrances causées par la captivité de guerre du fait de la Seconde Guerre mondiale. Dans un contexte de « devoir de mémoire », il vise aussi à s’interroger sur la transmission de cette mémoire de la captivité par les témoignages oraux, les œuvres d’art et les initiatives muséographiques. Les études mettent en avant l’intérêt majeur des œuvres créées en captivité par des artistes amateurs ou confirmés. Ces œuvres perpétuent « la mémoire en respectant la vérité » ; elles sont une source essentielle pour la recherche historique, en tant que témoignage de la vie des |