de « monuments historiques » ne fait que prolonger cette définition première en choisissant après coup, dans la masse des édifices et des ouvrages de l’art, ceux qui incarnent au mieux le destin imaginé de la nation. Aujourd’hui, ces conditions originelles ont beaucoup perdu de leur force et de leur sens. Pourtant l’intérêt pour les hauts lieux, loin de faiblir, n’a jamais été aussi intense et jamais les débats à leur propos n’ont été aussi ardents. Ce livre tente d’en comprendre les raisons. De la Sicile orientale au pays valencien, des châteaux privés à la cité de Carcassonne en passant par les bourgs et les campagnes du Minervois, du bas Languedoc et du Périgord, il nous fait voyager dans des territoires et des sociétés marqués par la conversion monumentale et patrimoniale. L’attention ethnologique s’adresse ici, en priorité, aux habitants, aux visiteurs, à tous ceux qui vivent au présent familier la majesté monumentale et en domestiquent, sur un mode imprévu, les pouvoirs. Cet ouvrage est issu d’un séminaire organisé conjointement par la mission du Patrimoine ethnologique, l’UMR 8555 (Centre d’anthropologie, Toulouse) et l’ethnopôle GARAE à Carcassonne. Intitulé « Regards anthropologiques sur les monuments historiques », réunissant ethnologues et professionnels des Monuments historiques, il s’est tenu à Carcassonne, au mois de septembre 1997. |