autour du miroir dans cette période. Le miroir, objet de l’entre-deux et de l’être comme, est fondamentalement ambigu : outil de connaissance ou du simulacre, figure de séduction ou leurre, il captive et fascine. Instrument d’une représentation néoplatonicienne du monde, mais aussi d’une pensée sotériologique chrétienne, le miroir pose, outre le problème de l’identité (divine, individuelle, sexuelle), celui de la représentation. Dans la figure du miroitier se retrouvent en effet Dieu et l’artiste, ce qui traduit une interrogation sur le droit de cité du fantasme et de l’illusion, portés par la pratique littéraire et l’image au Moyen Âge. Métaphore privilégiée du livre, le miroir exige une interprétation pour échapper aux pièges de la captation. Le recueil, articulé en cinq sections et ponctué d’extraits de textes médiévaux convoquant à divers titres le miroir, propose un parcours à travers la littérature encyclopédique, les textes narratifs, dramatiques et/ou didactiques, mais aussi les enluminures ou les valves d’ivoire raffinées qui enserraient les miroirs que s’offraient les amoureux. |