Marasme, décadence, déclin, tels sont les termes souvent utilisés pour qualifier la littérature pour la jeunesse de l’entre-deux-guerres. Mais qu’en est-il réellement de cette période mal connue de la littérature narrative pour la jeunesse, en France et en Allemagne ? Au lendemain de la Première Guerre mondiale, en raison de problèmes économiques, édition et création connaissent nombre de difficultés, ce qui incite les éditeurs, auteurs, universitaires, bibliothécaires et pédagogues à réagir. Dans les années 1920, tandis que subsistent les anciens thèmes et modes d’écriture hérités du XIXe siècle, s’amorce un renouveau lié au contexte politique, social, économique, idéologique et culturel. Qu’il s’agisse de narration ou d’idéologie, une partie de la littérature pour la jeunesse, en France comme en Allemagne, cherche à rompre avec les poncifs hérités du XIXe siècle. Cette étude propose de s’intéresser au renouvellement de l’art du récit pour la jeunesse, à l’apparition de la modernité dans l’écriture narrative pour la jeunesse : nouvelles thématiques, liées aux mutations du monde moderne, nouveaux regards portés sur l’enfance, réflexions sur les techniques littéraires, |