Pour bien des anciens élèves de lycée, l'enseignement de l'histoire évoque une somme de leçons apprises et marquées par le rituel immuable de l'interrogation orale, du cours magistral et du résumé. Ces formes d'enseignement sont la trace visible de l'immobilisme qui, entre 1870 et 1970, a prévalu dans la discipline historique, alors même que les pouvoirs publics et, au-delà, la société lui assignaient des finalités ambitieuses. Le tournant critique des années 1960 sanctionne l'échec d'un enseignement particulièrement fier de son message au temps de la Troisième République et, à court terme, la fin des espoirs portés par le souffle de la Libération. Au carrefour de l'historiographie, de l'histoire de l'éducation et de la didactique, le présent ouvrage se propose de retracer cette évolution. En analysant l'organisation de l'enseignement, son contenu à travers les textes normatifs et ses relations avec la recherche historique, il accorde une place privilégiée à |