L'historiographie révolutionnaire a sévèrement jugé 1795. Réaction bourgeoise, recul de la démocratie, ingérence militaire : autant de remises en cause qui ont pu justifier la condamnation du moment thermidorien. La succession de nos expériences républicaines nous incite aujourd'hui à repenser l'an III en termes moins exclusifs. En 1795, par-delà la répression de Prairial, la République demeure. La permanence des hommes et des principes en répond. Encore convient-il de la préserver de nouveaux excès révolutionnaires. Pour la fonder enfin, la condamnation de la Terreur ne suffit pas. L'an III se doit d'inventer les moyens de la durée républicaine. Stabiliser les institutions, éduquer le citoyen, ramener la paix au dehors comme au dedans : il faut plus que jamais penser à la fois l'urgence et la pérennité. Il y a donc bien un moment 1795 et, pour en restituer la totalité, il nous a paru opportun de confronter les approches d'historiens, de juristes et de philosophes. Tel était l'objectif du colloque international tenu à l'Institut d'études Politiques de Rennes (29 juin-1er juillet 1995) dont on trouvera ici les résultats. |