« Que voulez-vous… Nous sommes trop noirs et trop loin de Paris… » Le propos, désabusé, reflète le peu de cas que faisait l’intelligentsia française de la fin du XIXe siècle des écoles professionnelles et provinciales de surcroît. Un désintérêt relayé par l’histoire… Et pourtant… S’intéresser à l’école des Mines de Saint-Étienne, au XIXe siècle, c’est découvrir qu’elle forma Fourneyron, Boussingault, Pourcel et Fayol, qu’elle procura à l’industrie du pays l’essentiel de ses cadres supérieurs, directeurs, ingénieurs. Cette étude historique s’attache à définir les trois temps de l’ingénieur dans la France du XIXe siècle, celui de l’ingénieur pédagogue, celui de l’ingénieur expérimentateur, celui de l’ingénieur administrateur. A contrario des idées reçues, elle montre que le pays n’a pas manqué d’ingénieurs ; que le désir de « science industrielle » est né avec l’industrialisation ; enfin, qu’une école d’État a été parfaitement capable de former des ingénieurs performants, rompus à la pratique industrielle, à l’innovation, aux sciences expérimentales. Technologie et technocratie ne se confondent pas. Les |