L'inventaire des premières gravures italiennes regroupe plus de huit cents estampes exécutées au quattrocento et au début du cinquecento, toutes reproduites, à l'exception des doubles. Ce fonds exceptionnel – l'un des plus considérables avec ceux du British Museum et de l'Albertina – compte un grand nombre d'œuvres uniques ou rarissimes parmi lesquelles la plus ancienne gravure italienne connue, une épreuve de nielle (plaque d'orfèvrerie), datée de 1452. C'est sous cette forme que l'estampe apparaît en Italie, dans les ateliers d'orfèvres de Florence. Elle connaît une évolution rapide dans les cités artistiques : Florence, Ferrare, Mantoue, Milan, Venise, Vicence, Bologne, Rome. Technique de reproduction et de multiplication de l'image, ce nouveau média utilisé par des orfèvres, des miniaturistes, des peintres, des artisans, parfois de grands maîtres, tels Pollaiuolo et Mantegna, devient un moyen d'expression artistique autonome. Imprégnés de l'idéal esthétique de la Renaissance, les graveurs affirment leur créativité par les valeurs subtiles du noir et du blanc, la recherche de la beauté formelle, l'expressivité de la ligne, le jeu de l'ombre et de la lumière, le |