La terre fut longtemps la principale source de richesse dans les sociétés d'Ancien Régime et sa possession constitue un enjeu social considérable. Noblesse et clergé en détiennent une part importante mais paysans, bourgeois ou même petit peuple des villes ne sont pas totalement écartés de la propriété foncière. Au XVIIIe siècle en Bretagne, les ordres privilégiés voient se réduire légèrement leur patrimoine foncier au profit des roturiers les plus riches. À Rennes, les bourgeois restent mal connus car l'extrême richesse de la noblesse parlementaire qui y réside les relègue dans une relative obscurité. S'ils sont fréquemment en première ligne dans les débats politiques, s'ils suivent avec avidité tous les cheminements de la pensée des Lumières, on les rencontre moins dans les grandes opérations économiques ou financières. Pourtant, la bourgeoisie de Rennes est l'une des plus riches et puissantes de la province. Majoritairement tournée vers la justice, les offices et l'administration du royaume, elle ne dédaigne pas le commerce, parfois même international, et investit une bonne partie de ses revenus dans la terre. Dans un rayon d'une trentaine de kilomètres, la propriété des Rennais contribue incontestablement à modeler le visage particulier des campagnes. À travers l'observation des activités de la bourgeoisie et de son attirance pour la terre, ce sont toutes les |