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Record Nr.

UNINA9910131128503321

Autore

Revert Eugène

Titolo

La Martinique : étude géographique et humaine / / Eugène Revert

Pubbl/distr/stampa

[Place of publication not identified] : , : J.-M. Tremblay, , 2009

ISBN

1-4123-7266-6

Descrizione fisica

1 online resource

Collana

Martinique

Disciplina

972.982

Soggetti

Martinique - History

Martinique - Social life and customs

Lingua di pubblicazione

Francese

Formato

Materiale a stampa

Livello bibliografico

Monografia

Nota di contenuto

PREMIÈRE PARTIE -- GÉOGRAPHIE PHYSIQUE -- CHAPITRE I. - Généralités -- Situation, superficie, forme et relief. Vue d'ensemble sur le pays martiniquais -- CHAPITRE II. - L'architecture du sol -- Vue d'ensemble. - La zone sédimentaire. - Théories actuelles sur la structure des Petites Antilles. - La zone volcanique. -- CHAPITRE III. - La dernière éruption de la Montagne Pelée (1929-1932) -- Rappel des faits antérieurs. - Les modifications topographiques après l'éruption de 1902. - Résumé de l'éruption de 1929-1932 et de ses diverses phases. - Trognon central ou nouveau dôme. - Les nuées. - Les effets des nuées, érosion et comblement. - Théorie et mécanisme des nuées. - Conséquences pratiques de la théorie des nuées : prévision des éruptions et protection des lieux habités. -- CHAPITRE IV. - Les terrains volcaniques -- Les dépôts de nuées. - Les anciens centres d'éruption. - Les coulées. - Ponces, cendres et lapilli. -- CHAPITRE V. - La destruction du relief -- Les processus de décomposition. - L'érosion. -- CHAPITRE VI. - Morphologie -- Les niveaux d'érosion. - Le compartimentage de l'île et son évolution morphologique. - Les mouvements récents et la plaine du Lamentin. - Les côtes et leur évolution. - La théorie de W.-M. Davis. - Critique de la théorie de W.-M. Davis. - L'évolution contemporaine : subsidence dans le Nord, exondation progressive dans le Sud-Est. -- CHAPITRE VII. - Le Climat -- La température. - Les. - Les pluies. - Les perturbations. - Les saisons à la Martinique. -- CHAPITRE VIII. - Les eaux -- Lacs et marais. - Les sources thermales. - Les sources ordinaires. - Les nappes



souterraines. - Les rivières et leurs bassins. - Débits et crues. - L'érosion. -- CHAPITRE IX. - La végétation -- Puissance de la végétation. - Variété des espèces et noms vernaculaires. - Les grandes divisions botaniques. - Zone maritime et littorale. - La végétation du bas pays. - 500 mètres. - La zone des grands bois et la zone des sommets. - Affinités et endémisme de la flore martiniquaise. - L'acclimatation d'espèces nouvelles. - Le rôle de la forêt martiniquaise et la pérennité des sources. - La forêt, les inondations et les glissements de terrain. - La dégradation des sols, le défrichement et le problème du Sud. - Reboisement, exploitation rationnelle et colonisation. -- DEUXIÈME PARTIE -- GÉOGRAPHIE HUMAINE -- CHAPITRE 1. - Le peuplement -- 1. - Les Précolombiens : Les recherches archéologiques effectuées à la Martinique. - Le problème des « cupules ». - Les fouilles du Prêcheur. - Étude sommaire du matériel retrouvé à l'Anse Belleville. - Les fouilles de Sainte-Marie. - La poterie de Sainte-Marie, comparaison avec celle de Sainte-Anne. - La transmission par les femmes d'anciennes traditions Igneri. - État actuel des recherches à la Martinique. - La civilisation précolombienne de la Martinique. -- 2. - Le peuplement depuis 1635. - Les Caraïbes et les premiers colons. - Les « engagés ». - Les femmes. - De l'origine des colons. - Noirs, mulâtres et esclaves. - Le mélange des races. - L'évolution démographique jusqu'en 1848. - La suppression de l'esclavage et l'immigration. - La situation actuelle. - L'onomastique. -- CHAPITRE II. - L'occupation et la possession du sol -- Les premiers colons et le régime des concessions. - Les cinquante pas géométriques. - Les progrès de l'occupation du sol et le « terrier » de 1671. - Petite et grande propriété. Le développement des « habitations » jusqu'en 1848. - Les tendances au morcellement et à la concentration depuis 1848. - La question du cadastre. - La répartition actuelle des biens fonds. - La toponymie. -- CHAPITRE III. - L'habitat -- L'évolution historique. - La limite d'altitude. - Indépendance de l'habitat martiniquais vis-à-vis de nombreux facteurs géographiques : exposition, nature du sol, rivières et nappes d'eau. - Zones de dispersion, « gens casés » et limites de quartiers. - Tendance actuelle à la concentration. - Les agglomérations : villages de pécheurs, centres ruraux et groupements de « type urbain ». - Fort-de-France. -- CHAPITRE IV. - Les maisons -- Cases, maisonnettes et « ajoupas ». - Vieilles demeures, maisons de maître et habitations urbaines. -- CHAPITRE V. - L'agriculture -- 1. - Généralités, Cultures vivrières. - Les sols. - Les cultures et leur répartition. - Les cultures vivrières et leur évolution. Le pays vivrier, son outillage, ses traditions. Manioc, ignames, « choux », patates et autres cultures vivrières. - Les arbres fruitiers. - L'exploitation de la forêt. - L'élevage, ses origines, la répartition actuelle au bétail. - Les problèmes passés et présents. - L'industrie laitière. - Les équidés. - Le petit bétail et les volailles. -- 2. - Les cultures d'exportation. -- A. - Les cultures secondaires. - Leur répartition. - Disparition des cultures anciennement pratiquées. - L'encouragement officiel aux cultures secondaires. - Vanillier et cotonnier. - L'ananas. - Le café. - Le cacao. - Le bananier. - Perspectives et essais. -- B. - La canne à sucre. - Son importance actuelle. - La préparation du sol et la culture. - La récolte. - Les rendements. - La répartition des terres à cannes. - La question du Sud. - Perspectives. -- CHAPITRE VI. - L'industrie -- Les origines de l'industrie du sucre et du rhum. - Les sucreries « père Labat ». Le commerce des sucres sous l'Ancien Régime. - Les revenus d'une habitation sucrière, La fondation et le développement des « Usines Centrales ». - L'outillage. - La fabrication. - La force motrice et le chauffage. - L'organisation de l'usine et le personnel, L'industrie du rhum, les origines. - De 1850 au contingentement. - La fabrication du



rhum. - La « bonification » des rhums. - Le « coefficient d'impuretés ». - La production. - Les industries annexes. - Autres industries. - Les facteurs de transformation : électrification et transports. -- CHAPITRE VII. - L'artisanat -- Le bâtiment. - Les principaux corps de métiers. - La poterie. - La vannerie. - La pêche. - Conclusion. -- CHAPITRE VIII. - Le commerce -- Généralités, Les ports. - Le petit cabotage. - Le problème des chemins de fer et les routes. - L'entretien. - La circulation automobile. - Le commerce intérieur, ses éléments. - Hôtels et tourisme. - Vue d'ensemble sur le commerce intérieur. - Le commerce extérieur. - Les principaux produits importés, leur répartition. - Les fournisseurs. - Les exportations, leur nature et leur répartition. - Le volume total des échanges. - L'organisation du commerce d'importation et d'exportation. - Balance commerciale et balance des comptes. - La guerre et ses premières conséquences. -- CHAPITRE IX. - L'économie Martiniquaise -- Rappel de l'évolution historique : système d'économie dirigée. - Les colons et les pouvoirs publics. La structure au budget local. - Le « privilège » martiniquais, les prises sucrières et l'évolution des fortunes. - Le régime du contingentement et ses origines. - Les premières conséquences du contingentement, son extension aux rhums destinés à la consommation locale et aux sucres. - La répartition des contingents accordés à la colonie. - Les conséquences « corporatives » du contingentement. - L'économie de la canne à sucre. - L'actuelle concentration des fortunes. - La prépondérance des blancs créoles. Les leaders de l'économie. - Le système bancaire. - La stratigraphie sociale. - Économie de guerre et perspectives. -- CHAPITRE X. - La démographie -- Les difficultés du problème : insuffisance et erreurs des recensements. - Exposé de la méthode suivie dans ce chapitre. - La population de la Martinique d'après les recensements et l'invraisemblance des chiffres ainsi obtenus. - Évaluation de la population réelle de la Martinique.

Autres méthodes conduisant au même résultat. Taux corrigés de natalité, mortalité et nuptialité. - Classement professionnel de la population. - La répartition territoriale. - La pression démographique. -- CHAPITRE XI. - La vie Martiniquaise -- Justification de ce chapitre. - La permanence de la nature. - L'irrationnel à la Martinique. Les « quimboiseurs » et leur rôle. - La « mentalité prélogique ». - La politique. - La musique et la danse, le Carnaval. - Fêtes et cérémonies publiques et privées, enterrements, mariages, etc. Les duels, la recherche des honneurs. - La vie dans le présent, le sentiment de la mort, les passions. - La question de couleur. - L'unité Martiniquaise. -- CONCLUSION -- ANNEXES -- Tableau des précipitations dans quatorze stations de la Martinique. -- Tableau de la variation mensuelle des précipitations suivant les années choisies. -- Présages des phénomènes météorologiques, d'après Moreau de Jonnès. -- Liste chronologique des cyclones à la Martinique, de 1635 à nos jours. -- Estat du procez verbal des terres de l'Isle de la Martinique (1671), extrait. -- Commerce de la Martinique en 1939. -- Principales denrées alimentaires importées pendant la décade de 1929 à 1938. -- Quantités (en kilos) de sucre brut (98-99°) fabriquées par les usines de la colonie. -- Production du rhum (55°) par les usines anciennes et les distilleries industrielles, de 1930 à1939. -- Variation en prix de la tonne de cannes contingentées pour quelques usines de la Martinique. -- Prix de la tonne de cannes contingentées depuis 1940. -- Tableau de la navigation en 1938 et de 1940 à 1944. -- BIBLIOGRAPHIE DÉTAILLÉE -- NOTE ADDITIONNELLE.

Sommario/riassunto

Lorsque je débarquai à la Martinique, par un clair matin de Septembre 1927, je n'imaginais certes point qu'elle m'offrirait, vingt ans après, l'occasion d'une double thèse de géographie. Une humeur vagabonde



m'avait d'abord conduit en Finlande, à la recherche du culte de l'ours. Je me retrouvais quatre ans plus tard en Syrie avec l'intention avouée d'étudier les origines chrétiennes. Le hasard fit de moi le témoin d'aventures très contemporaines, comme la révolte et l'incendie de Damas en Octobre 1925. Après un an de France je repartais vers les Antilles dont je songeais à étudier l'histoire en même temps que le présent. Je me rendis un compte rapide de l'erreur d'appréciation alors commise. Les archives martiniquaises ont été soumises à tant de mauvais traitements qu'il y a presque lieu de s'étonner qu'elles n'aient pas entièrement disparu. Les documents essentiels sont à Paris. La plupart d'entre eux ont besoin d'être soumis à une critique serrée : la recherche de la vérité pure n'a jamais obsédé beaucoup les Antillais, ni même ceux qui étaient chargés de les administrer.  J'en arrivai donc à penser que le mieux était sans doute de regarder le pays et ses habitants. Une éruption de la Montagne Pelée étant survenue, je pus me faire détacher pour six mois à l'Observatoire. Je trouvai également le moyen de me mêler quelque peu à la vie, voire même à la politique locale, ce qui ne plut pas outre mesure au gouverneur d'alors. Je rentrai dont en France à la fin de 1932 avec un volumineux paquet de notes que je réemportai avec moi lorsque je regagnai la colonie en 1937 comme chef du service de l'Instruction Publique. J'utilisai mes nouvelles fonctions, auxquelles vinrent s'ajouter celles de chef du service de l'Information en 1939, comme un moyen supplémentaire de courir le pays. Les Sentiers des hauteurs me conduisirent à des écoles de mornes que personne n'avait inspectées depuis de nombreuses années. J'eus également l'occasion d'exécuter quelques débuts de fouilles précolombiennes pour le compte du Musée de l'Homme en 1939 et 1940. Mais les évènements m'incitèrent alors à demander mon rappel et je quittai l'île en Février 1941. Depuis la Libération une abondante correspondance me tient au courant de ce qui se passe là-bas. C'est le résultat de cette expérience que j'ai essayé de traduire dans le livre que je présente aujourd'hui. Je l'ai conçu tout naturellement sous la forme classique d'une étude régionale : la Martinique est une île de petites dimensions : il est possible de la parcourir en entier, d'en saisir à peu près tous les rouages visibles ou cachés, d'y étudier en un mot cette action réciproque de la nature sur l'homme et de l'homme sur la nature qui est le cœur même de la géographie. Je me suis efforcé en toute sincérité de prendre la vraie mesure du pays sans trop m'inquiéter des barrières que d'aucuns veulent poser entre des disciplines voisines, alors que le réel est continu. Cela m'a conduit par exemple à insister sur les précolombiens ou sur la vie Martiniquaise. Ai-je besoin de dire que je n'en éprouve aucun remords ?  J'ai fortement abrégé le manuscrit primitif, sur lequel j'ai soutenu mes thèses. Je me suis efforcé de l'alléger de beaucoup de discussions techniques et de la plupart des « preuves » statistiques qui l'alourdissaient. On pourra souligner au passage l'emploi d'apparence abusif qu'il m'est arrivé de faire de la première personne et des majuscules. J'ai tenu à montrer sur le premier point qu'il s'agissait alors d'enquêtes personnelles, ce qui en marque d'office les limites. Sur le second, j'ai fini, après beaucoup d'hésitations, par céder à la tradition locale qui tend à tout individualiser, personnaliser. Rivière-Pilote, Rivière-Madame, Rivière-Salée, par exemple, sont des expressions indissolubles et toujours employées comme telles. « L'Usine » est une entité mythique. Il en est presque de même pour certains services administratifs, celui des Travaux Publics en particulier. On me pardonnera donc d'avoir à mon tour sacrifié à ce qui n'est peut-être qu'une survivance très lointaine de l'animisme primitif.  Il me faudrait un chapitre entier pour nommer et remercier tous mes collaborateurs bénévoles. Un livre comme celui-ci est pour



beaucoup le résultat d'un large effort collectif dont l'auteur n'est que le meneur de jeu et le metteur en œuvre. Qu'on me permette de citer d'abord ceux qui ne sont plus, mon cher collègue Boutin, directeur de l'Observatoire, avec lequel j'ai vécu dans une telle communauté de pensées pendant l'éruption de 1929-1932 que je ne sais plus, dans les chapitres consacrés au volcan, ce qui doit lui être attribué et ce qui me revient en propre, M. Legros, qui a guidé mes premiers pas à la Martinique et fait connaître la Savane des Pétrifications en même temps qu'il me fournissait sur l'histoire récente et les quimboiseurs d'inestimables renseignements, Me Magallon-Graineau, conseiller général de Basse-Pointe, longtemps rapporteur du budget, qui fut pour moi, vingt ans durant, le plus fidèle et le plus sûr des amis, le bon chanoine Tostivint enfin qui se plaisait à éclaircir pour l'indigne disciple que j'étais les « Grandes énigmes de l'antique Madinina ».  Je dois une particulière reconnaissance à M. Kervégant, chef du Service de l'Agriculture et à son adjoint M. Berté qui m'ont fourni et continuent à me fournir avec un amical dévouement et une compétence qui n'est jamais en défaut tous les renseignements dont je puis avoir besoin. Des chapitres entiers n'auraient pu être écrits sans leur aide constante. J'ai disserté sur le tourisme, et bien d'autres choses encore, avec M.-L. Calvert, l'un des hommes les plus avertis et l'un de mes plus fidèles compagnons de Martinique. Le P. Delawarde a participé a toutes les recherches précolombiennes que j'ai pu faire en même temps qu'il m'apportait le plus précieux concours pour l'étude de cette vie paysanne dont il a projeté dans son livre une image d'une ressemblance si exacte et pourtant idéale. J'ai recueilli du Dr Montestruc, directeur de l'Institut Pasteur, avec qui j'ai tant de fois couru les mornes du Sud, les plus précieuses données sur l'anthropologie et la géographie médicale de l'île. MM. Labat, Lorieau et Midas ont avec moi exploré et observé la montagne. MM. Romer et Frolow m'ont ouvert les archives du nouveau service de Météorologie et de Physique du Globe. Le Dr Rose-Rosette a presque fait de moi un théoricien de l'élevage martiniquais, assaisonnant ses leçons de ces délicieuses histoires créoles que nul ne raconte aussi bien que lui. MM. Saint-Olympe et Tenitri m'ont dévoilé les arcanes des Contributions Indirectes, M. Destrehem celles des Douanes.  Puis-je dire aussi combien est grande ma dette vis-à-vis de mes collaborateurs du Service de l'Instruction Publique dont beaucoup étaient déjà mes amis lors de mon premier séjour ? J'ai passé chez M. Saldès à Sainte-Marie ma dernière soirée de Martinique, le 8 février 1941. Grâce à lui, je suis presque citoyen du bourg, comme de la « Rue Mulâtre ». Au Gros-Morne d'abord, puis sous les cocotiers de l'Anse-Mitan quelles longues causeries avec M. Roselly et le cercle d'amis sûrs qu'il se plaît à réunir autour de lui ! M. F. Vildrin, secrétaire de l'I. P., a toujours été pour moi le conseiller le plus écouté et le plus averti. J'ai d'abord connu MM. Réjon et Symphor au syndicat des instituteurs. L'un est aujourd'hui maire de Trinité et l'autre du Robert. Ils siègent tous deux au Conseil Général que le second a présidé [1]. Me sera-t-il permis de dire que malgré la déférence que je dois à leurs hautes fonctions c'est l'amitié qui de beaucoup, chez moi, l'emporte à leur égard et que je me souviens toujours avec émotion de nos mémorables « sorties » au Vert-Pré ou aux îlets du Robert ? J'ai agité avec eux presque toutes les questions intéressant la Martinique et utilisé systématiquement leurs écrits.  M. V. Sévère, ancien député maire de Fort-de-France, a toujours suivi mes travaux avec sympathie. M.

Lagrosillière qui a représenté la Martinique au Parlement de longues, années durant m'a permis de retourner dans son pays en 1937. Il m'a introduit dans les milieux les plus variés et m'a fait largement profiter



de son expérience unique des hommes et des choses des Antilles.  La bienveillance administrative ne m'a point fait défaut, à mon second séjour tout au moins. MM. les gouverneurs Alberti, Allys, Spitz et Bressolles se sont personnellement intéressés à mes efforts. Les bureaux du gouvernement m'étaient largement ouverts, que ce fût celui des communes, dirigé par M. A. Wiltord, ou celui des finances où je trouvais en M. E. Sylvestre, aujourd'hui député de l'Union Française, un guide aimable autant qu'averti. J'ai entretenu les meilleures relations avec les commandants supérieurs des troupes qui se sont succédé, en particulier avec le colonel Vialle.  Ai-je besoin de rappeler la large hospitalité créole dont j'ai usé et abusé ? Les premières fouilles précolombiennes que j'ai tentées l'ont été chez M. Jean de Reynal au Prêcheur qui, en même temps qu'il nous hébergeait, le P. Delawarde, ma femme et moi, se montrait un connaisseur aussi expérimenté que sûr. Nous avons continué au Paquemar, chez M. Guy de Reynal, à Sainte-Marie, chez M. Lafosse, à Vivé, chez M. F. Clerc.  Je voudrais dire enfin le dévouement constant de ceux qui m'ont accompagné dans mes courses à travers l'île, même lorsqu'elles présentaient quelques risques : mon vieux complice Popo, qui connaît beaucoup mieux la Pelée et la Savane des Pétrifications que les « guides » plus ou moins officiels recrutés par les touristes et le citoyen Astarté qui fit passer la voiture que j'avais à ma disposition par les plus invraisemblables chemins de la colonie. M. Veille, a pris quelques-unes des plus belles photographies reproduites dans cet ouvrage.  Au moment où j'écris ces lignes je n'ai encore été avisé que très officieusement des concours qui me seront accordés pour la publication de mon livre ou des souscriptions qui seront consenties, mais j'ai déjà la certitude que je ne serai point abandonné à mes faibles forces ... Qu'il me soit permis de remercier plus particulièrement M. Ch.-A. Julien, député de l'Union Française, et M. Laborde, attaché au ministère de l'Éducation Nationale, M. Robequain, professeur à la Sorbonne, auquel je suis redevable en outre de tant de judicieux avis, M. A. Charton, directeur de l'Enseignement au ministère de la France d'Outre-Mer, ainsi que la Commission du Centenaire de la Révolution de 1848. Ma reconnaissance n'est pas moins vive envers le Conseil Général et les autorités préfectorales de la Martinique, dont je sais que l'appui, cette fois encore, ne me fera pas défaut [2]. Elle l'est aussi à l'égard des Nouvelles Éditions Latines qui n'ont pas hésité à courir l'aventure que représente, dans les circonstances actuelles, l'impression et la diffusion d'un ouvrage tel que celui-ci.  Mais ma dette est surtout grande vis-à-vis de ceux qui ont été mes maîtres et mes guides dans un domaine où il y a vingt ans je n'avançais encore que d'un pas presque de néophyte. L'amitié de M. Barrabé, que j'ai retrouvé en mission dans l'île lors de mon arrivée en 1927, m'a frotté d'un peu de géologie. M. Arsandaux, chef de la mission « péléenne » en 1929, m'a appris à regarder le volcan et ses alentours pendant les quatre mois qu'il est resté dans l'île. Je lui dois le plus bel exemple aussi d'indépendance vis-à-vis des contingences locales, quelles que puissent en être les conséquences. Le Docteur Rivet, de passage à la Martinique m'a décidé à entreprendre des fouilles précolombiennes et fait mettre à ma disposition les crédits nécessaires. Sa haute bienveillance m'a ouvert le Musée de l'Homme où j'ai toujours trouvé guide et appui auprès de MM. Reichlen et Leroi-Gourhan. Je n'aurais jamais pu mettre sur pied le chapitre précolombien sans cette aide constamment renouvelée. Mes recherches sur le peuplement m'ont de même été grandement facilitées par l'accueil que j'ai reçu au ministère de la France d'Outre-Mer de la part des archivistes successifs que j'y ai connus, en particulier MM. P. Roussier et Laroche.  Ce travail enfin a été entrepris et commencé d'accord avec M. A. Demangeon dont



j'avais été vers 1920 l'élève en Sorbonne. Je ne dirai jamais trop tout ce que j'ai dû à ce maître éminent. Après sa mort j'ai poursuivi et terminé l'ouvrage sous la direction de M. le recteur Allix dont l'appui, les conseils et les encouragements ne m'ont jamais fait défaut depuis sept ans écoulés. Le meilleur de ce livre lui revient. Qu'il veuille bien trouver ici l'hommage de ma profonde et respectueuse gratitude.